Le livre artisanal réalisé par l'auteur. |
PUISQUE
TOUJOURS TOURNE LE MONDE
Une fenêtre s’ouvre devant laquelle défilent de
fugitives images, se condensent et s’évaporent des atmosphères, surgissent et
disparaissent des êtres, des fleuves et des troupeaux. Le vent revient en
leitmotiv, troublant les repos craintifs, éparpillant les traces de mémoires.
Paradoxalement, dans cette Histoire d’une Humanité en perpétuelle errance,
rougeoie la braise d’un inextinguible espoir.
123 pages. Illustrations l'auteur.
Extraits
Et s’il restait
Encore
Un mot
A dire ?
………………………………..
Au fond
Poudreux
Des flaques
Evaporées
Quelle part
D’âme ?
………………………………..
Déjà
L’encre se fige
Et renâcle
A son destin
De mots.
…………………………….
Tout ce temps
Gaspillé
A inachever
L’œuvre.
…………………………………
Le manteau
Poudreux
Des dunes
Asphyxiantes
Altère déjà
L’or
De ton regard.
Tout est perdu.
………………………………….
Grain à
Grain
Se résout
En sable
Le marbre
Des rêves.
………………………………….
A mes côtes arides
Il faut prendre
Les armes.
L’océan
N’y connaît point
Les heures
Paisibles
Des langueurs
Amoureuses.
…………………………………….
Mille et mille
Générations
A transmettre
Des mots tièdes
Dilués en comptines
Dans l’éternel
Ecoulement
Du fleuve
Des laits
Maternels.
Et voir échouer
Un Peuple
Moribond
Sur des plages
Lointaines.
Enfants
Femmes
Hommes
Se déchirent
Les chairs
Aux barbelés
Hérissés
Des Pays
De Cocagne.
………………………………….
L’air
Incandescent
Dessèche
Les corps
Fuyants
Et l’on se tourne
De tous côtés
Et l’on pleure
Des larmes
En poudre.
……………………………….
De quels appétits
De quelles envies
Déchireras-tu
Le Monde
Aujourd’hui ?
Comme un reste
De moelle
Entre les
Dents.
…………………………………….
L’air se raréfie
S’appauvrit
S’alourdit
-Vous le savez
N’est-ce pas ?-
Dans la salle
Commune
Et pourtant
L’on calfeutre
L’on clôt
Hermétiques
Les portes
Et les
Fenêtres.
……………………………………………
Juste
Le fracas
Des galets.
Éternellement
Le fracas
Des galets.
………………………………………
Papillon épuisé
A vouloir franchir
Le tissu
Hermétique
De la vitre.
Nul ne passera
Jamais.
Nul.
Jamais.
………………………………….
Le rideau
Se déchire.
Néant
D’un côté.
Néant
De l’autre.
…………………………………
Le rire
Cristallin
De l’enfant
Irrite
L’épiderme
Du Monde
De rides
Acidulées.
…………………………………….
L’on finit par forcer
Les portes
Refermées
Sur le cœur
Du Monde.
Dans le silence
Glacial
Figé
Cristallisé
Qui étoffait de vide
De désespoir
L’enceinte
Basaltique
De la Cathédrale
De toute éternité,
Juste
Une coupelle
D’or
Où rouillait
Pantelant
Un vieux ressort
D’acier.
Brisé.
L’Univers
Tournait
Autour de cela
Sans plus savoir
Pourquoi.
Pourquoi…
Pourquoi…
………………………………..
Jette au feu
Du siècle
Tes mots
Ebouriffés
Et clos
Ton regard
A jamais.
Tout autre
Geste
Serait
Superflu.
……………………………………
Tous les cercueils
De chêne
Et d’or fin
Furent ouverts
A la hache
Aux flammes
Tremblantes
Des torches.
Vides.
Ils étaient vides
Majestueusement
Désespérément
Vides.
A croire
Que ces Hommes
N’avaient jamais
Existé.
De quel droit
Nous laissaient-ils
Sans racines ?
……………………………….
Comme si le
Troupeau
N’avançait pas
Comme si
Nous étions enlisés
Dans un chaos
De piétinements
Inutiles.
…………………………………
Retiens
Ton expiration
Arbre
Sentinelle
Fier dressé
Dans la nuit.
Il est fini
Le temps
De tes frais
Bavardages.
…………………………….
Que la journée fut
belle
Pourtant
A rire et
A boire frais
Du vin
Sous la tonnelle.
Le plancher grince
Derrière la porte.
Qui osera
Les trois pas
Du courage
Et coller
L’œil
Au trou de
La serrure ?
……………………………………..
Les chiens
Aux dents
Rouges
Errent
Affamés
Dans les rues
De minuit.
Qui a lâché
Les chiens ?
Qui élève
Caché du Monde
Des chiens
Aux dents
Rouges ?
………………………………
De vieilles chemises
Rapiécées
On a fait
Des poupées
De chiffon
Pour les enfants
Inquiets.
Eux aussi
Entendent
Eux aussi
Pressentent
Et tardent à
s’endormir.
C’est que la nuit
venue,
Derrière la porte…
…………………………………..
Encore
Un de ces rêves
Trompeurs ?
Méchante blague
D’une mémoire
Infidèle
Débridée ?
Résidu
Poussiéreux
Des utopies
Du temps
D’avant ?
…………………………………….
Les atomes
Interdits
De la fraîcheur
D’outre-vie
Grésillent
Aux poils
De la barbe
Grise
Du vieux singe
Oublié.
…………………………………..
Des atomes
Effervescents
Franchissent
Les épaisseurs
Calcaires
De la Mort.
Et se glissent
Iconoclastes
Au tas
Poussiéreux
Des âmes
Lyophilisées.
………………………………….
Des placards
Eventrés
La bourrasque
Eparpille
En hurlant
Les actes notariés
Les contrats
De mariage
Les Décrets Royaux
Les Traités
De Paix
Les minutes
De procès
D’Inquisition
Les Lettres de
Cachet.
………………………………………
Le tourbillon
Fou
A tout arraché
Des ors de
La chapelle
Les chaises
Déchiquetées
Jonchent la dalle
Froide
De copeaux
Tranchants.
Le Tabernacle
Eventré
Laisse s’écouler
Le ru
Des hosties
Consacrées
A l’appétit
Des rats.
……………………………………
Les massives
Portes
De la relégation
Auraient-elles
Cédé
Sous quelque
Impérieuse
Force
D’Emergence ?
……………………………………
De tout temps
La racine
Immiscée
A vaincu
Temples
Et forteresses.
…………………………………….
Pour un peu
L’on entendrait
Charroyer
Au-dessus de la voute
Le cours régulier
Puissant
D’un fleuve
Sirupeux
Fruité
Epicé
Féminin.
…………………………………..
Et des gouttes
D’air
Frais
S’immiscent
Au gré de cette
Désagrégation
Entrainant
Parfums
Fruités
Et rires
Clairs
Au cœur
Fripé
Des ombres
Mortes.
Des escarpins
De femme
Des chevilles
De femme !
Tout là-haut
Au-dessus de la voute
Suintante.
……………………………..
Et cela doit
Rire
Là-haut
Cela doit
Danser
Cela doit
S’aimer
Sur les sols
De granit
Mauve
Au-dessus
De la crypte.
………………………………..
La vieille porte
De bois
Spongieux
Et de ferrures
Rouillées
S’est laissée
Couler
Au courant
Glauque.
Domptée
Offerte
Lasse
Inconséquente.
………………………………
Insupportable
L’océan du
Plomb fondu
De tant de
Douleur
De tant de
Larmes
De tant de
Désespoir.
…………………………………
Puisque
Toujours
Tourne
Le Monde.
Puisque
Toujours
Rugit
Le soleil.
Puisque
Toujours
Murissent
Des enfants
Aux grands yeux
Dans le sein
Chaud…
… Des femmes.
"Puisque..." en lecture publique par l'auteur et Chantal PRIMET au Théâtre Le Carré 30, Lyon 1er, nov. 2009. Sur le mur, les magnifiques encres de Chine de Raphaëlle GONIN. |
Texte déposé à SACD/SCALA
On peut entendre ce texte, lu par l’auteur, en cliquant sur le lien ci-dessous :
Magnifique poésie ! Dommage qu'elle se présente mot par mot : cela décourage rapidement la lecture et me paraît très artificiel. J'ai souvent fait l'inverse en réécrivant mes poèmes sous forme de versets.Cela me paraît plus ample et plus lisible... Mais ce n'est que mon point de vue ! Bravo de toutes façons !
RépondreSupprimerMerci ! Bons moments d'Ecriture à vous aussi !
SupprimerTrès beau vers traités en découpage très particulier
RépondreSupprimerGrand Merci à vous !
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
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