jeudi 28 juillet 2011

Théâtre - L' APOCALYPSE selon ZEUGMETTE








L'Apocalypse selon Zeugmette édition luxe (12 illustrations de l'auteur, imprimé sur papier satiné.)




 L’Apocalypse Selon Zeugmette format "classique", trois illustrations N et B de l'auteur. Livre artisanal réalisé par l'auteur.


L’APOCALYPSE SELON ZEUGMETTE




Traitée façon Farce du Moyen-âge, cette pièce à grand spectacle nous plonge dans un monde où la folie du pouvoir et le mépris de la vie précipitent la civilisation des « Crapauds » à sa fin. D’autant plus qu’une planète apparemment peuplée et débordante de richesses va passer à portée de convoitises.
Les lutins, dont Zeugmette est l’égérie délurée, pourront-ils prévenir la catastrophe annoncée ?
Rien n’est moins sûr, puisqu’ils sont rêvés par des êtres débiles…

Distribution : une troupe de 15-20 personnes adultes et grands ados.
Durée : 70 minutes environ

Personnages

Lutins :

Briscard
Calebasse
Cholesto
Gersure
Jarnicot
La Bandoche
Phéromone
Purus
Zeugmette


Personnalités spirituelles :

Sa Béatitude Troisaucub

 
Personnalités temporelles :

Le roi Fulminate et Demi
Son épouse la Reine Rubéole
Leur fille la Princesse Entrecuisse
Le Président de la Paix
Son âne Tartignolle, dit le Colonel
Le Roi Purgarer Purgarer Il En Restera Toujours Quelque Chose
Son épouse la Reine Saignarée
Le Roi Rictus IV
Son épouse la Reine Rectaversa
La Reine Vinaigrette Sulfurique
Son époux le Prince Consort
Le Roi Vitembois 3527
Son épouse la Reine Chatencuire
Leur fils le Prince Billedacier
Le messager Funiculus
L’Astronome
Les Paysans
Le Héraut

 
Extraits




Zeugmette    Qu’est-ce qu’y a ? Laisse-moi dormir.

Gersure    Zizou, Zizette… (Il dépose un baiser sur son front) Mets ta main là…Humm! C’est chaud !

Zeugmette    Humm ! Doux Jésus ! Quel cramponnoir !

(Gersure remonte la peau de bête jusque par-dessus leur tête)

Gersure    Ah ! Petite flamme du diable !

Zeugmette    Viens…

(Ils jouent leur petit jeu d’amour sous la couverture, musique)

Gersure    Tu as gardé de sacrées braises sous la cendre. Quel bonheur, bonne femme de mon cœur.

Zeugmette    Tel se couche à la baise se réveille à la braise…

Gersure    (Rejetant la couverture et se levant de la couche) Ouh là ! Mise en eau de toutes les tuyauteries ! Un petit besoin naturel, urgent ! (Il sort de sous le dolmen et se dirige vers le fond de la scène) Barrez-vous, bêtes à bon Dieu, fermez les yeux, grenouilles pudibondes, la queue du diable va turgir dans la nuit !

………………………………

La Bandoche    Ho ho ! Compagnon d’orgie ! Un vilain rêve, que te voilà debout ?

Gersure    Pas un rêve, mon frère, ni bon ni mauvais. Juste une crampe nocturne qui me vrillait l’esprit… Dis-moi, t’aurais-je réveillé ?

La Bandoche    Pas du tout ! Moi aussi, une barre ! A se foutre dans l’œil !

Zeugmette    Gersure ? T’es là ? A qui tu parles ?

Gersure   A un bastaing de trois pieds de long qui va transpercer les étoiles et le cul des anges si on le calme pas un peu…

Zeugmette    HI hi hi ! Hé, les filles, toutes aux abris, La Bandoche est de retour ! Dis, Gégé, on peut pas l’laisser comme ça, ça s’rait pas chrétien…

Gersure    Pour sûr, il a besoin d’un coup de main…

La Bandoche    Ah ! Petite sœur ! Je voudrais pas abuser… Juste un petit bisou d’amitié…

Zeugmette    Ramène-la par là, ton amitié, et tâche de pas te la prendre dans le dolmen !

Gersure    Faut vraiment qu’tu sois un pote, nabot de mon cœur ! Allez, faufile-toi sous la peau d’ours et laisse moi quand même une petite place !

………………………………

Purus    Nos arbres ! Notre forêt ! Nos biches, nos sangliers ! On est sur la lune ou quoi ?

Phéromone    Dis, Gégé, qu’est-ce que ça veut dire, ce réveil, après si longtemps ?

Purus    Et où sommes-nous ? Trois buissons pelés, plus un arbre !

Jarnicot    On est tombé dans le monde de l’antimatière !

Gersure    Les crapauds ! C’est un coup des crapauds ! Tu ne comprends pas, Jarnicot ? Vous ne comprenez pas qu’ils ont tout rasé, tout cassé, tout foutu en l’air !

(La Bandoche, à son tour, sort du lit)

La Bandoche    Ventredieu ! Pour sûr que c’est un coup des crapauds ! Y z’ont parlé par le troufignon !

Zeugmette    (Sortant de sous le dolmen) Tu crois, vieille branche ? Y z’auraient eu comme une diarrhée morale ?

Briscard    Par les doigts de pied du veau à trois têtes, tout serait donc cul par-dessus tête ?

Gersure    C’qui s’est passé, c’est qu’ils nous ont expulsés tranquillement de leurs rêves pendant des siècles et nous avons sombré dans l’oubli et le sommeil. Et pendant qu’on ronflait, les crapauds, ils ont tordu le monde, ils l’ont essoré jusqu’au noyau, raboté jusqu’à l’os !

La Bandoche    Vivegarce ! Quelle engeance ! Tu t’endors trois petits siècles et zou ! Y te la mettent jusqu’au fond !

………………………………

Funiculus    La race des « crapauds », comme vous dites, a conquis la planète et mis le reste de la vie en coupe réglée. Pas une bestiole qui remugle, pas un brin d’herbe qui ose verdir sans qu’on le lui permette. Et chez les crapauds eux-mêmes, qui oserait penser ou s’exprimer en dehors des clous ? Quelle tête oserait se lever et tourner les yeux vers le soleil ? Les grands princes de ce monde sont gantés de lames d’acier et gare à qui respire sans l’ordre de le faire ! A chaque soupçon d’idée de prémices d’un remuement quelconque, on taille, on découpe, on tranche, on écrase, on mutile, on écrabouille ! Oh, bien sûr, de toute machine il faut huiler les rouages. Aussi, quelques gouttes de miel se répandent-elles aux tartines des gens les plus silencieux, aussi ferme t-on les yeux aux appétits des bourreaux les plus impitoyables. Voilà, ça tourne comme ça depuis des centaines d’années et on en a encore pour une éternité…

Gersure    Et nous, qu’est-ce qu’on vient foutre dans cette combine ?

Funiculus    Vous comprenez, ils veulent tellement faire beau…Alors, pour l’occasion, on va ressortir des oubliettes les vieilles boites à musique, on réapprend à danser, on fouille dans les archives pour exhumer quelques poèmes bien torchés et, comme on veut faire aussi dans le rêve, le naturalisme et l’utopie, ils ont pensé…enfin, ils se sont rappelé que vous étiez sortis du cerveau de leurs ancêtres… N’est-ce pas, des êtres un peu magiques…un peu surnaturels, ça ferait bien dans le décor, ça donnerait un petit air bon enfant et sympathique…

………………………………

Le Président    Et VLAN ! J’abats mon jeu et je ramasse la mise ! A moi, la couronne universelle, et dans la poche, la petite planète vagabonde ! Ah ! Tartignolle de mon cœur, respire cet air vibrant, cet oxygène crépitant ! Je sens les forces du monde se mêler à mon sang. Je vais devenir Roi des Rois, égal des dieux !

Tartignolle    Prudence, Maître, prudence…

Le Président    Quoi, prudence ! Eux-mêmes ont semé la graine de mon destin et je les sais m’attendre impatiemment au sein de la fratrie. Le moment est venu !

Tartignolle    Vous seriez donc le quatrième à la grande belote divine ?

Le Président    Il me restera à gagner ce jeu-là…Colonel ! Colonel ! Hé ! Abruti, c’est à toi que je parle !

Tartignolle    Hein, quoi, à moi ? Mais vous avez appelé : Colonel !

Le Président    Justement. Désormais, te voilà Colonel. Chef de mes services secrets.

Tartignolle    Majesté, c’est trop d’honneur…

Le Président    Suffit ! Ta mission, laisser traîner tes oreilles partout. Au rapport, matin midi et soir ! Je veux tout savoir sur leurs combines, leurs pensées, leurs touche-pipi, tout, tout, tout ! Et le reste ! Compris ?

Tartignolle     Je ferai de mon mieux, Excellentissime !

………………………………

Rictus IV    C’est un cœur pur, débarrassé à jamais de toute rancune qui s’ouvre à la chaleur de votre amitié et qui vous invite à sceller entre nos nations un pacte éternel de respect mutuel d’entraide indéfectible et d’entente fraternelle. J’ai dit.

Gersure    (Traduisant à sa façon) Comme on n’est pas des chiens, et malgré qu’ils vaillent pas la corde qui les pendra, y’aura bien toujours quelques os à ronger dans nos poubelles pour tes rats d’égout, tes traîne-misère, tes bons à rien qui te servent de peuple ! Après tout, c’est pas leur faute s’ils sont dirigés par des éponges à l’eau de vaisselle ! Ceci dit sans méchanceté et sans rancune, ça doit pas être facile d’être l’héritier d’un ivrogne, même « Roi » ! Amitié et Paix à vous !

Purgarer Etc…    (Saisissant Gersure par le col) Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?

Gersure    C’est pas moi, c’est lui ! Je n’ai fait que traduire !

Purgarer Etc…    (Se levant, se dirigeant vers la tribune « orateurs », son moulin à légumes à la main)

Ah ! Crevure ! Ah ! Saloperie ! Ah ! Trou du cul !

(Tous les autres se lèvent)

Purgarer Etc…    Ah ! Fiente du diable ! Crème de diarrhée ! Pourceau vérolé ! Vermine crapouilleuse ! Langue de pouffiasse au venin de cactus!

(Il est tout proche de Rictus IV apeuré et se met à le frapper à coups de moulin à légumes. BRUITAGES)

Crevure, pourriture, magouillure, vermissure, vomissure !

Le Président    Holà ! Qu’on l’arrête !


Illustration du livre "format classique".



CHANSON « Au Chant du Coq »

Au tout premier chant du coq
A l’heure où rôde encore la nuit
Enfile tes bottes et tes gants gris
Furtive toi au creux des buis (bis)

Ref :
Taïaut Taïaut
Tout ce qui vit
Ce qui frémit
Tranche et taille occis flappis
Crabouille estoque et patabloque !

Puis tout au fond du trou de paille
Là où la mère cache l’enfant
Là où rougeoie ce bout de vie
Porte le fer et le tison (bis)

Oiseau d’acier oiseau de proie
Étends ton ombre sur le troupeau
Et fonds soudain du haut des cieux
Sur le plus faible des agneaux (bis)

Pas de trêve au massicot
Que le monde tombe en lambeaux
Pas de trêve pas de repos
La mort, tel est notre dernier mot. (bis)

………………………………

Rectaversa    (Entraînant Zeugmette un peu plus loin.) Serais-tu un peu sorcière ? Soignerais-tu par les plantes les malaises des gens ?

Zeugmette    Soigner…soigner…oui, mais aussi et surtout, quand ils sont fatigués ou trop endormis, j’aide mes hommes à retrouver…leur vigueur…à rendurcir leur nature, si vous voyez…

Rectaversa    Si je vois ? Pour sûr, petite dévergondée, gentille petite catin de mon cœur ! Et tu en as beaucoup, à remonter, de tes hommes ?

Zeugmette    Les nuits sont si longues, on ne peut pas toujours dormir…

Rectaversa    Je comprends ça… Sais-tu, charmante garce, que tu me donnes une idée ? Vois-tu cette oie blanche, blottie dans les bras de sa mère ?

Zeugmette    Elle est bien jolie, un beau corps qui promet…

Rectaversa    Un beau corps, oui, mais qui va se faner si on ne l’aide pas un peu à s’épanouir. Une endive toute pâle dont on ferait bien une plante carnivore ! Sais-tu qu’on veut la fiancer avec Billedacier le mal nommé, fils du Roi Vitembois 3527 ? Le pauvre garçon est aussi niais qu’un balai mais bel homme, à ce qu’on dit. Et tout ça ose à peine se regarder, tout ça baigne dans une pudeur écœurante… Petite putain délurée…

Zeugmette    Majesté ?

Rectaversa    Peux-tu m’aider, par des tisanes, à transformer ces deux morceaux de saindoux en volcans déchaînés, et leurs litières moisies en bûchers ardents ? Transformer les nobles sentiments de ces tourtereaux en giclées scandaleuses ?

Zeugmette    Majesté !

………………………………

Purgarer Etc…   Ô, chasseurs de par la grâce divine, puis-je demander silence quelques instants. La vie grouillante et palpitante que nous poursuivons se cache là, dans ce gouffre noir, je la sens !

Vinaigrette S.    Ah ! Ce serait ça, ces effluves ?

Vitembois    HAAAARRRRHHH ! Je sens moi aussi comme des haleines…

Purgarer Etc…    Par la pine de l’ours ! Ça mijote là-dedans.

Rictus IV    Croyez-vous, mon bon Cousin ? Je ne vois rien…

Purgarer Etc…    Qui vous demande de voir ? Un pourceau aveugle vaut mieux que dix chrétiens honnêtes pour sentir la truffe au creux de la racine…

Fulminate    Cher Cousin Purgarer- Purgarer –Et- J’en -Passe, courrons-nous sus à la fin ?

Purgarer Etc…    Pas un mot, par le diable ! Et si vous pouviez ne pas même respirer… Attention, mes Cousins ! Ça bouge par là dedans !

Vinaigrette S.    Ces grandes oreilles ! La mémoire me revienne… Foutredieu ! Ce sont des lapins !

Fulminate    Des Lapins ? Je n’ose y croire ! Je les croyais disparus à tout jamais !

Purgarer Etc…    Pour sûr, qu’y en a plus ! Ce sont des gueux !

Les autres Rois/ Reine    Des gueux , êtes-vous sûr, Cousin Purgarer ?

Purgarer Etc…    Des gueux, à la recherche de quelque pitance et qui jouent quelque rôle pour qu’on ne les reconnaisse !

Fulminate    Sont-ils madrés !

Rictus IV    Je m’y serais laissé avoir !

Purgarer Etc…    Silence, mes Cousins ! Capturons-les et emmenons-les au château. On en fera là-bas ce qu’il faut en faire. Chut !

Les autres Rois/ Reine    Chuttt Chuttt !

Purgarer Etc…    A mon signal ! Chargez !

Les autres Rois/ Reine    Chargez sus ! Chargez sus ! Aux gueux ! Aux gueux !

………………………………

Vinaigrette S.    Cousins, Cousins, quelle chasse !
(Le groupe rejoint le groupe Président.)

Rictus IV    Quelle prise, Messeigneurs ! (S’adressant à Troisaucub) Ne bénirez-vous pas ce don du Ciel, Excellence ?

Troisaucub
Par les trois Sires d’en Haut
Par la gauche
Par la Droite
Par le Saint Milieu
Que toute Viande
Que toute Chair
Ou que se fende
Ou que se braise !
Amen !

………………………………

Purgarer Etc…   Comment cela ? La pendaison ne vous plaît pas, ma bonne Vinaigrette ? L’avez-vous pratiquée au moins, avec l’art et la manière ? Les vertèbres qui craquent au moment fatidique, les yeux qui s’exorbitent, la bouche grande ouverte et cet air qui ne peut plus rentrer ! Et la langue ! Ah, cette langue qui s’étire et qui rentre, qui s’allonge encore ! Puis les tripes qui se vident et ce dégoulinement intestinal qui goutte au pied du gibet ! C’est fascinant, tout ce cri intérieur qui ne peut pas sortir !

Vinaigrette S.    Moi, si je tue, je veux que ça s’entende, le plus loin possible, le plus longtemps possible ! Comme dans l’écorchement ! Voilà une belle manière de s’amuser ! Lambeau par lambeau, épluchure après épluchure, comme une pomme qu’on pèle, avec ce jus qui suinte à chaque arrachement ! Ça, c’est de l’art !

Purgarer Etc…    PFFF !!! Je ne dis pas, pour des barbares, qu’il n’y a pas distraction à entendre hurler une pomme de terre. Mais cette douleur que vous pourchassez sur toute la surface du corps de votre bestiau, elle finit par s’estomper dans les évanouissements et, au bout du compte, il ne vous reste qu’une espèce de squelette sanguinolent impropre à créer de l’émotion. Ça n’exprime rien ! Tandis que mes pendus ! Ah ! Ces yeux grand-ouverts ! Cet appel au secours figé dans le regard pour toute éternité !

Vinaigrette S.    Par Dieu ! Vous me cherchez, cher Cousin ! Encore une fois, irez- vous prétendre m’enseigner les bonnes manières ?

Purgarer Etc…    Il est des matières où l’amateurisme fait insulte à la civilisation et je vous jure bien que ces gueux-là seront pendus !

Vinaigrette S.    Ils seront écorchés, par le diable, ou c’est qu’on me sera passé sur le corps !

Purgarer Etc…    Pendus, vous dis-je ! Pendus ! Je les vois déjà !

Vinaigrette S.    Jamais, tyranneau de banlieue, jamais ! Ils seront écorchés tous les six et vous ferez le septième !

Purgarer Etc…    Qu’est-ce que tu dis, vermine ? Tu me menaces ? Pendue, la Vinaigrette ! Au donjon ! Avec les avortons !

Le Président    De grâce, Majestés, de grâce ! Ne gâchons pas cette fête ! Ce si beau jour !

………………………………

Le Président    Ho ! Là-dedans ! Enfants insoumis de nos vœux les plus intimes, n’est-il pas de sorcier parmi vous ?

Gersure    (Apparaissant au pied du monument) Doux Seigneur ! Un notable ! Mais, je te reconnais ! N’es-tu pas de ces barbares ?

Le Président    Bon Dieu, non ! C’est une confusion, c’est un malentendu…

Gersure    Ouais. Je sens dans ta présence comme quelque chose d’infâme. Rentre, camarade, il n’est pas prudent que tu sois vu ici. Ça doit tellement puer, ton truc.

Le Président    Je vous jure !

Gersure    Ta gueule ! Entre.




Illustration du livre "format classique".









Texte déposé à SACD/SCALA
Illustrations D.M.

Cette pièce est lisible dans son intégralité et librement en cliquant sur le lien ci-dessous:

Le Blog de L'APOCALYPSE selon ZEUGMETTE


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